Etudes longues : quels métiers demandent le plus d’études ?

En France, 40% des diplômés de master poursuivent encore leurs études après cinq années supplémentaires sur les bancs de l’université. Cette réalité interroge : pourquoi certains secteurs exigent-ils autant d’années de formation quand d’autres recrutent dès le bac ? La réponse n’est pas si évidente.

Médecine, recherche, droit, ingénierie… Ces domaines imposent des cursus marathon qui peuvent s’étendre jusqu’à dix ans après le baccalauréat. Mais cette durée se justifie-t-elle toujours par la complexité technique des métiers visés ? Pas forcément. Retour sur ces professions qui transforment les étudiants en marathoniens de l’enseignement supérieur.

La médecine domine le classement des formations les plus exigeantes

Les études de médecine s’imposent comme le parcours le plus long du système éducatif français avec 11 années de formation. Cette durée exceptionnelle se décompose en 6 années de formation théorique suivies de 5 années de stage pratique, incluant 4 années d’études de base complétées par 2 années de spécialisation. Les futurs médecins consacrent ainsi plus d’une décennie à acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de leur profession.

Quatre autres filières complètent ce palmarès des formations les plus longues, toutes nécessitant 9 années d’études. Les études pharmaceutiques mènent au diplôme de docteur en pharmacie grâce à une formation théorique approfondie en chimie, biologie, physique et pharmacologie, ponctuée de stages en pharmacie. La formation de sage-femme combine 3 années de formation théorique à l’université, un concours d’entrée en école spécialisée, puis 4 années de formation pratique complétées par un stage de 6 mois.

La kinésithérapie débute par une année d’études de base en sciences humaines et médecine, suivie d’une formation théorique et pratique enrichie de stages en milieu hospitalier et clinique. Les études dentaires requièrent également environ 9 années de formation intensive pour acquérir les compétences nécessaires à l’exercice professionnel.

Quels débouchés s’offrent aux titulaires d’un doctorat ?

L’enseignement et la recherche académique constituent le débouché principal des docteurs. 58% des doctorants exercent une fonction académique 12 mois après l’obtention de leur diplôme selon l’enquête 2019 du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Cette voie traditionnelle s’accompagne toutefois d’une compétitivité accrue due à la baisse du nombre de postes de maîtres de conférence disponibles.

Le secteur privé offre des perspectives attractives dans les laboratoires de recherche et développement. Les doctorants trouvent des opportunités dans des domaines innovants :

  • Blockchain et intelligence artificielle
  • Biotechnologie et sciences de l’environnement
  • Chimie et physique appliquées
  • Santé, pharmacie et énergies vertes
  • Management, logistique et sciences humaines

Le conseil représente une voie particulièrement rémunératrice pour les docteurs en sciences humaines et sociales, recherchés pour leur capacité d’analyse. Les consultants peuvent gagner jusqu’à 100 000 euros bruts par an dans les meilleurs cabinets de conseil.

L’entrepreneuriat séduit près de la moitié des jeunes docteurs

L’esprit d’entreprise gagne du terrain parmi les titulaires de doctorat. 44% des étudiants de niveau bac+8 envisagent de lancer leur entreprise selon l’enquête Bpifrance et PhDTalent de 2020. Cette tendance s’explique par la richesse des compétences développées durant le doctorat, notamment l’étude de marché et la gestion d’équipe, particulièrement précieuses pour créer une startup.

Le secteur public recrute également ces profils hautement qualifiés. Les ministères et institutions publiques font appel aux doctorants pour des missions d’accompagnement dans la prise de décisions stratégiques. Les organismes gouvernementaux et les ONG recherchent ces experts pour éclairer l’élaboration des politiques publiques.

Les docteurs développent des hard skills spécifiques à leur domaine ainsi que des soft skills transversales : pensée critique, créativité, communication efficace et gestion du temps.

Ces compétences polyvalentes ouvrent la voie vers d’autres secteurs comme la finance, l’édition ou la communication scientifique. La valorisation de ces aptitudes permet aux docteurs de saisir des opportunités nombreuses et de transformer leurs idées novatrices en projets concrets, que ce soit dans l’entrepreneuriat ou la transition vers des domaines connexes.

Quelles stratégies adopter pour financer des études longues ?

Le financement représente un challenge majeur pour les étudiants engagés dans des cursus de longue durée. Les bourses d’excellence constituent une solution privilégiée, notamment les bourses doctorales CIFRE qui permettent de combiner recherche académique et expérience professionnelle en entreprise. Ces dispositifs offrent une rémunération mensuelle tout en garantissant l’encadrement universitaire nécessaire. Les fondations privées proposent également des aides spécifiques aux étudiants en médecine, pharmacie ou sciences, avec des critères d’attribution basés sur le mérite académique et la situation sociale.

L’alternance et les contrats de professionnalisation se développent dans certaines filières longues. Les futurs pharmaciens peuvent désormais effectuer leurs dernières années d’études en officine tout en percevant un salaire. Cette formule permet d’acquérir une expérience pratique valorisante tout en allégeant le coût des études. Les écoles de kinésithérapie multiplient les partenariats avec les établissements de soins pour proposer des cursus en apprentissage, réduisant significativement les frais de scolarité.

Les prêts étudiants garantis par l’État offrent une alternative intéressante pour les formations médicales et paramédicales. Ces emprunts, remboursables après l’entrée dans la vie active, permettent de différer le poids financier jusqu’à l’obtention du diplôme. Certaines banques proposent des conditions préférentielles aux étudiants en médecine, avec des taux d’intérêt réduits et des périodes de différé adaptées à la durée des études. Les collectivités territoriales complètent ce dispositif par des aides régionales spécifiques aux professions de santé.

Quels métiers exigent le plus d’années d’études ?

Les professions de santé et juridiques dominent le classement des formations les plus longues. L’expert-comptable gravit huit années d’études pour maîtriser les arcanes de la comptabilité, passant par le DCG, le DSCG et un stage d’expertise comptable. Cette formation marathon forge des professionnels capables de évoluer dans les méandres fiscaux les plus complexes.

Le secteur juridique n’est pas en reste avec ses cursus exigeants. Magistrats et notaires consacrent sept à huit ans pour acquérir leur expertise, alliant master en droit et formations spécialisées. Ces gardiens de la justice et du patrimoine construisent leur légitimité sur des fondations académiques solides comme le roc.

La médecine vétérinaire rivalise avec ces professions par sa durée d’apprentissage. Sept à huit années sculptent ces soigneurs du règne animal, qui doivent maîtriser anatomies divers et pathologies diverses. Leur formation approfondie leur permet de veiller sur nos compagnons à quatre pattes avec une précision chirurgicale.

D’autres secteurs rejoignent cette élite académique selon les spécialisations choisies. Architectes et avocats investissent cinq à sept années dans leur formation, tandis que certains ingénieurs poussent jusqu’au bac+8 pour la recherche. Ces métiers d’excellence ne s’improvisent décidément pas.

Mathilde (Angers) « 12 ans d’expérience IT face aux enjeux de l’expatriation en 2023 »

Après douze années passées comme technicienne informatique itinérante puis administratrice système, j’ai sérieusement étudié les possibilités d’expatriation professionnelle. Les démarches administratives s’avèrent particulièrement complexes et coûteuses, nécessitant plusieurs mois de préparation. Mon analyse du marché sud-américain révèle des opportunités contrastées : au Paraguay, la connectivité fibre optique atteint 100 Mbps pour seulement 12,68 euros mensuels, mais les salaires locaux plafonnent autour de 500 dollars américains par mois.

Les missions courtes représentent une alternative intéressante que j’explore actuellement. Une installation de switches en Inde nécessiterait trois mois de déplacement, offrant une expérience internationale sans engagement permanent. les petites entreprises de moins de quarante employés dominent dans plusieurs pays émergents, limitant les besoins en techniciens spécialisés. Même dans les grandes métropoles comme São Paulo, le quotidien professionnel ressemble étrangement au rythme métro-boulot-dodo français.

Face à la montée du cloud computing qui transforme notre secteur, je me spécialise désormais en virtualisation pour rester compétitive. Les DOM-TOM et les contrats sur bateaux de croisière constituent des pistes alternatives, bien que les postes demeurent rares. Cette réflexion m’amène à repenser complètement ma stratégie de carrière internationale.

Les métiers géniaux qui payent le plus avec le moins d'études !! 💸

 

Fabrice Durand
A propos de l'Auteur
Fabrice Durand
Entrepreneur, spécialiste des questions d'éducation et d'orientation , j'ai créé studywork pour accompagner le plus grand nombre dans leur choix de carrière. Je rencontre trop des personnes qui n'ont pas fait le point sur leur compétences professionnelles avant de choisir leur voie.

Laisser un commentaire

logo studywork